Oui, la pratique du golf a un effet bénéfique sur votre état de santé, et ce, à plusieurs titres. Olivier Rouillon, Médecin Fédéral national, les détaille ici pour vous.
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » C’est ainsi que l’OMS (l’Organisation Mondiale de la santé) résume sa définition de ce que doit être la « Santé » pour l’être humain. En échos, le golf peut se prévaloir d’œuvrer pour la Santé de la population dans son ensemble.
Les scientifiques ne cessent de le démontrer, études à l’appui. Avec 30 millions de golfeurs aux Etats Unis, le golf est un extraordinaire terreau de recherches, qui s’inscrivent en plus dans un marché financier colossal, impliquant des moyens considérables pour avancer dans les recherches.
La première constatation est que le golf peut augmenter votre espérance de vie de cinq ans, quelque soit votre niveau socio-économique, et même votre hygiène de vie. Une constatation obtenue par des chercheurs suédois qui ont comparé 300 000 golfeurs, à l’ensemble de la population suédoise, en gardant les mêmes proportions de catégories : hommes femmes, sujets jeunes, âgés, sédentaires, etc.
La prévention par la socialisation
Les raisons ? L’activité sportive ! Bien évidemment. D’autres sports, tels que le vélo, par exemple, peuvent prétendre à des résultats positifs sur la population qui les pratiquent, mais l’impact du golf est augmenté par le fait que les golfeurs jouent avec des gens qui leur ressemblent et ainsi, apporte aux individus ce que les scientifiques ont appelé : « La prévention par la socialisation ».
Si la personne qui joue au golf avec des amis de son âge, s’aperçoit qu’elle est de plus en plus en difficulté face à l’effort physique à produire, par rapport à ses congénères ainsi qu’à ses anciennes performances, elle va être alertée.
Et même si elle peut mettre un certain temps à prendre rendez-vous avec son médecin, elle va finir par le faire. Subir des tests, examens médicaux, et trouver rapidement des explications à sa baisse de régime. Une manière de prévention dont les personnes totalement sédentaires ne peuvent profiter.
Cela permet de rebondir sur un autre aspect favorable du golf, souligné par une étude cette fois américaine, concernant les personnes sur le point de franchir le cap de la retraite. Au moment du choix de l’activité sportive à pratiquer, pour théoriquement, se maintenir en forme ET occuper son temps libre, le critère de choix n°1 est : la socialisation ! En d’autres termes : « J’ai envie de fréquenter des gens qui me ressemblent. »
Des challenges à sa mesure
C’est l’occasion de se « challenger » avec ses partenaires. Or, le challenge, s’il est amusant, motivant, permet de garder en tête une volonté de cultiver les ingrédients d’une forme optimale, en tout cas, constante, dans la mesure du possible.
Il y a des facteurs plus médicaux qui influent sur l’état de santé des gens qui pratiquent le golf. Citons en premier lieu, le plan cardio-vasculaire, dont la manifestation la plus courante est l’infarctus.
Prévention des maladies cardio-vasculaires
Pourquoi la pratique du golf diminue-t-elle le risque d’infarctus ? Parce que la marche et l’exercice joue – à la baisse, bien sûr – sur le cholestérol. Elle fait également baisser votre tour de taille, votre masse graisseuse.
Et l’on PEUT jouer au golf, même quand on a eu un antécédent d’infarctus ! Evidemment, j’insiste sur le fait de prendre au préalable L’AVIS DE SON CARDIOLOGUE ; et toutes les précautions nécessaires, telles que préférer les parcours plats aux parcours vallonnés.
L’aspect neurologique
La pratique du golf a également un impact positif dans le domaine du vieillissement neurologique, dans le sens où cela peut le ralentir de façon conséquente.
On sait que le fait d’avoir une activité où l’on va devoir se concentrer, visualiser quelque chose, prendre des informations extérieures toujours différentes et variées : le vent, les distances, les pentes, etc. font que l’on conserve davantage ses fonctions cognitives.
Il est prouvé que le golf, après plusieurs années de pratique, confère à certaines aires du cerveau des individus soumis à des tests, une réactivité plus importante que chez des individus ne pratiquant pas le golf. L’aspect neurologique étant l’un des enjeux les plus importants du domaine de la santé publique, il est heureux de constater que le golf participe des moyens de l’améliorer.
L’appareil locomoteur est également impacté par la pratique du golf. Les os, les ligaments, les tendons… Le vieillissement dans ce domaine relève tout simplement de l’usure. Cela touche très souvent le cartilage, ce qui implique que, tous autant que nous sommes, nous serons un jour ou l’autre touché par l’arthrose. Tout comme les tendons vieillissent mal, en général. Mais, loin d’accélérer le processus de vieillissement, la pratique d’un sport adapté, avec un certains nombre de comportement liés au simple bon sens (échauffement, récupération, etc.) le ralentit ! Quand vous avez de l’arthrose, ce n’est pas le moment de vous affaler dans un fauteuil, mais au contraire, d’aller marcher, de faire de l’exercice. Et dans ce cadre-là, le golf a beaucoup plus à offrir qu’un simple tour de pâté de maisons ! Pour toutes les raisons que nous venons de voir, et tant d’autres.
Jouer au golf permet de garder une certaine souplesse. Elle oblige celui ou celle qui le pratique à se mobiliser, pour essayer de conserver au moins de la force dans les membres inférieurs pour être stable ; au moins de la force dans la préhension, du fait d’avoir à tenir le club ; au moins de la force dans les abdominaux et les muscles du dos pour « tenir » une position qui vous permette de tourner sans trop solliciter les articulations ; également tâcher de générer de la vitesse…Et bien sûr, avoir conscience de ce à quoi correspond pour vous, la « proprioception », à savoir : la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties de votre corps (et de votre club, notamment au back-swing) dans l’espace.
Et je conclurai cette première chronique par le résultat d’une étude qui indique que le golf est plus à même d’amener à développer ce sixième « sens » – cette conscience de la position et de l’équilibre de son propre corps dans l’espace – que la pratique du Thaï Chi ! Intéressant, non ?